lundi 28 décembre 2009

Nouvelle Boy's Love - Intermède

Trois ans après...

Aujourd'hui, cela faisait trois ans qu'ils étaient ensemble. Bill était rentré tôt dans leur appartement commun, mais Alec n'était pas encore là. Son travail devait une fois de plus l'accaparer. Bill espéra qu'il ferait l'effort de ne pas arriver trop tard pour qu'ils puissent fêter leurs trois ans. Avec un peu de chance, Alec se souviendrait qu'aujourd'hui était un jour spécial. Seulement, il ne fallait pas trop compter sur lui pour ce genre de choses. L'année précédente, il était tombé sur la surprise qu'avait préparée Bill et avait l'effort d'y répondre en allant acheter... une paire de chaussettes. Bill, lui, ne pouvait s'empêcher d'être remué par ce genre de date. Sa première longue relation amoureuse, c'était quelque chose ! Cependant, il savait bien qu'un homme de son âge n'aurait pas dû s'enthousiasmer ainsi comme une adolescente. Malgré lui, les souvenirs de leur première rencontre affluaient...

Tout avait commencé dans un bar où tout deux solitaires, buvaient chacun un verre côte à côte au comptoir, à demi-tournés vers la salle. Quand un homme très séduisant avait fait son apparition, Bill n'avait pu s'empêcher de murmurer "Wahou!" tandis que celui qui n'était alors encore qu'un inconnu pour lui avait sifflé entre ses dents pour exprimer son admiration. D'un même mouvement, ils s'étaient alors retournés l'un vers l'autre. Bill avait de suite détourné le regard, très embarrassé d'avoir fait preuve d'aussi peu de retenue. Alec, visiblement plus à l'aise, lui avait demandé de but en blanc :
– Alors, tu es aussi gay ?
Bill, gêné, n'avait d'abord pas su quoi répondre. Il était resté là, bêtement, la bouche ouverte. Puis, l'adverbe "aussi" lui était arrivé au cerveau et il avait acquiescé, mal à l'aise. Alec lui avait sourit de façon charmeuse et Bill n'avait pas pu s'empêcher de remarquer qu'il était très attirant dans son genre : il avait de grand yeux verts, des cheveux bruns aux mèches indisciplinées, et un corps mince et musclé. Alec avait commencé à parler. Il travaillait dans le journalisme et était passionné par son métier, ce qui lui laissait peu de temps pour se consacrer aux autres... Bill n'avait pas compris tout de suite qu'Alec le trouvait suffisamment à son goût pour essayer de le mettre dans son lit. Il faut dire que Léo avec sa carrure de rugbyman et ses pattes d'ours n'avait jamais eu trop de succès. Le problème résidait moins dans son physique que dans le fait qu'il n'osait pas dire qu'il était homosexuel et que les fois où il s'était lancé, cela s'était toujours mal terminé. Finalement, Alec avait révélé ses véritables intentions franchement :
– Alors, Bill, cela te dit qu'on aille à chez moi prendre un dernier verre ? Je te ferai une place dans mon lit.
Bill n'avait pas trop hésité. Il se sentait seul et il n'avait pas grand chose à perdre, si ce n'est de se faire rejeter une fois de plus quand Alec comprendrait qu'il était hors de question qu'il joue le rôle de l'homme dans la relation ! A cause de son physique d'ours, ils s'attendaient toujours à ce que Bill veuille prendre la position dominante et étaient inévitablement déçus quand ils comprenaient que celui-ci n'en avait pas la moindre envie... Bill se demandait de temps à autre pourquoi il n'était pas né avec un autre corps, un corps féminin par exemple ! Il aimait les choses mignonnes, la broderie et les comédies romantiques...
Alec avait conduit Bill jusqu'à chez lui et là, il n'avait pas perdu de temps. Il avait proposé qu'ils se mettent à l'aise : enlever chaussures et chaussettes, déboutonner un peu les chemises. Ensuite, il l'avait installé sur le canapé et l'avait embrassé par surprise. Bill avait cru fondre au contact de cette langue douce et aventureuse. Il s'était à peine rendu compte qu'Alec avait défait le haut de son pantalon. Quand bien même s'en serait-il aperçu, il n'aurait pas le moins du monde protesté. Bill n'était pas du tout habitué aux aventures d'un soir avec des inconnus rencontrés dans les bars, mais son célibat lui pesait et il y avait un début à tout. Qui plus est, Alec menait le jeu et cela arrangeait bien Bill. Sa passivité n'avait pas semblé gêner Alec. Ce dernier avait même défait son propre pantalon et caleçon après avoir ôté ses vêtements à Bill. Finalement Bill, mis en confiance par la douceur d'Alec avait commencé à le caresser. Il avait glissé la main du torse d'Alec jusqu'au bas-ventre et de là, était descendu jusqu'au pénis. Il avait aussi rendu les baisers d'Alec. Il s'étaient excités mutuellement à coups de langues, à force de caresses douces ou appuyées. Il s'étaient frottés l'un contre l'autre, pénis contre pénis. Bill avait oublié de s'inquiéter de qui allait pénétrer qui... et avait bien fait, car, ils avaient éjaculés sans que la question ne se pose. Chacun avait maculé le torse de l'autre et leurs râles de plaisirs s'étaient lentement éteints sur leurs lèvres. Après ça, Bill, satisfait, s'était endormi pour se réveiller le lendemain dans le lit d'un quasi-inconnu.
– Salut ! Le beau au bois dormant ! Je pars travailler d'ici une demie-heure, alors, tu serais gentil de te préparer...
– Hein ? Oh ! Oui, bien sûr...
Alec lui avait montré où se trouvait la douche, lui avait filé une serviette et l'avait laissé. Il devait avoir l'habitude de ramener des hommes chez lui. Bill s'était efforcé de se dépêcher, mais sans trop de succès, car, quand il était sorti de la salle de bains vêtu de ses habits de la veille, Alec semblait un peu énervé.
– Désolé, mais faut que je file !
– Pas grave...
En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ils s'étaient retrouvés sur le trottoir au bas de l'immeuble. Bill un peu déboussolé, allait partir quand Alec l'avait retenu :
– Pars pas si vite ! Ça te dit qu'on se revoit ?
Bill était resté un instant interloqué. Alec, après la tendresse et le charme de la veille, avait été relativement mal aimable au réveil et voilà qu'il lui proposait, contre toute attente, de poursuivre leur relation. Bon, bien sûr, il n'était que question que de coucher ensemble de nouveau... Bill avait accepté. Ils s'étaient échangés leur numéro de téléphone et Alec était parti. Bill s'était demandé s'il le rappellerait vraiment... et Alec l'avait fait trois jours plus tard, contre toute attente.
A partir de ce jour-là, ils ne s'étaient plus quittés. Même la fameuse question de qui occuperait la position active n'avait pas posé de réel problème... Quand ils s'étaient revus, Alec avait gémi d'une voix haletante :
– Prends-moi...
Bill s'était figé, effrayé. Alec n'avait d'abord rien remarqué, puis croyant que le problème se situait à un autre niveau, il avait précisé qu'il y avait du lubrifiant et des préservatifs dans le tiroir de la table de nuit. Bill n'avait pas bougé et Alec avait fini par comprendre que quelque chose n'allait pas. L'excitation était retombée comme une soufflé raté et une discussion quelque peu embarrassante s'était engagée.
– Tu n'as pas envie de me pénétrer ?
– Non.
– Pourquoi ? T'es contre la sodomie ? C'est religieux, psychologique ?
– Je... Je ne veux pas faire l'homme.
Alec avait éclaté de rire, puis voyant que Bill avait l'air vraiment mal, il était redevenu sérieux.
– C'est surprenant venant d'un grand gaillard, comme toi...
Le cœur de Bill s'était serré. Toujours sa fichue carrure !
– Je sais, je vais y aller.
– Minute ! Je n'ai pas dit que je ne voulais pas te pénétrer, moi... A moins que cela ne te gêne aussi ?
– Non.
– Bonne nouvelle !
– Tu veux me...
– Oui, je te désire, mais je ne pensais pas qu'un grand baraqué comme toi, allait vouloir.
Bill avait senti le sang remonter à ses joues. Il ne rougissait pas facilement, mais tout ça était difficile pour lui. Il avait été trop souvent rejeté pour son désir d'avoir la position passive...
Alec avait considéré que la discussion était close. Le ballet des baisers et des caresses avaient recommencées. Et puis, les doigts d'Alec s'étaient glissés entre les fesses de Bill qui avait frémi d'être ainsi touché. C'était nouveau pour lui et peut-être aurait-il dû le préciser à Alec, car ce dernier, pensant sans doute que Bill était habitué, l'avait pénétré assez rapidement. Bill s'était mordu la lèvre jusqu'au sang pour ne pas crier sa douleur. Alec l'avait embrassé lui murmurant de se détendre, lui léchant l'oreille. Finalement, les coups de rein d'Alec avait fait naître des sensations plus qu'agréables et la souffrance avait décru tandis que son corps s'habituait peu à peu. Bill avait gémi alors de plaisir. Après l'amour, il y avait encore eu une discussion quelque peu gênante...
– Je ne savais pas que cela pouvait faire mal, avait laissé échappé Bill.
Alec avait alors ouvert de grands yeux.
– Ce n'était tout même pas ta première fois !
Bill avait piqué un fard. C'est vrai quoi, à son âge, c'était gênant.
– Pourquoi tu ne me l'as pas dit, bougre d'idiot ? avait reprit Alec.
– Je ne sais pas. Je ne voulais pas compliquer plus les choses.
– J'aurais fait plus attention, j'y aurais été plus doucement si j'avais su...
– Ce n'est pas comme si j'étais complètement novice non plus. Je me suis déjà touché à cet endroit.
Quand il y repensait, cela avait vraiment été une journée pleine de révélations embarrassantes...
Après cela, les mots engagements et amour n'avaient pas été prononcés, mais la relation avait continué. Alec ne téléphonait pas à Bill que pour le sexe, même s'ils finissaient immanquablement par y venir. Ils avaient de longues conversations sur leur travail respectif, leurs goûts, la vie... Cependant, ce n'est qu'un mois plus tard qu'Alec avait révélé qu'il aimait Bill. Il avait reconnu ne pas avoir cherché plus qu'une simple aventure le premier soir, mais que Bill avait su l'intéresser suffisamment pour qu'il ait envie de le connaître mieux.
Au bout de quelques mois, ils avaient emménagés ensemble et découvert les grandes joies et les petites misères de la vie de couple.

Et voilà, trois ans s'étaient à présent écoulés depuis leur première rencontre... Bill fut tiré de ses souvenirs par le bruit de la porte qui claquait. Alec était rentré relativement tôt : se souvenait-il? Comme à son habitude, Alec commença par l'embrasser, puis demanda :
– Alors, ça a été ta journée ?
– Bien, bien. Et toi ?
– Cre-van-te...
– Tu veux un massage ?
– Je n'osais pas t'en demander un, mais puisque tu me le proposes si gentiment...
Bill sourit tout en disant avec un brin de tristesse qu'Alec, une fois de plus, avait oublié...
– Mets toi à l'aise et va t'allonger dans la chambre, je vais m'occuper de toi.
– Super ! Mais avant ça, prends ça...
En disant ces mots, Alec ouvrit son sac et tendit à Bill ce qui ressemblait furieusement à cadeau. Avec émotion, Bill attrapa le paquet, puis serra dans ses bras Alec.
– Tu as pensé à notre anniversaire de rencontre !
– Ne me broie pas les os, répliqua Alec en grimaçant légèrement.
D'un air coupable, Bill relâcha précipitamment son compagnon. Il mesurait parfois mal sa force...
– Je suis désolé...
Alec agita les épaules.
– Ce n'est rien, ne fais pas cette tête... Ouvre plutôt le paquet ! Pour tout t'avouer, j'ai bien failli, une fois de plus, oublier notre anniversaire de rencontre, mais, quand j'ai vu ça en vitrine à la pause de midi, ça m'est revenu... Et je sais que ce genre de date compte pour toi, alors... Bref, ouvre-le !
Bill déchira le papier et découvrit un adorable ours en peluche à la fourrure couleur miel.
– Il est super mimi !
Avec un sourire, Bill imagina Alec perdu au milieu des peluches et des poupées... Cela avait dû lui coûter d'entrer dans la boutique pour acheter ça.
– Je suis content qu'il te plaise. Il m'a fait penser à toi...
– Comment ça ?
– Tu es mon gros nounours adoré, après tout...
Bill se sentit fondre... Il n'y avait qu'Alec pour dire ce genre de choses tranquillement et sans avoir l'air ridicule.
– J'espère que je le resterai longtemps, murmura-t-il.
Pour tout réponse, Alec lui prit l'ours en peluche des mains, le posa à terre, puis il captura les lèvres de Bill avec passion. Lentement, sans cesser de l'embrasser, il le conduisit à la chambre et ce n'était certainement pas pour un massage...

FIN


7 commentaires:

Jeckyll a dit…

Trop trop trop mimi ^______^

Franchement une histoire comme ça pour patienter avant la suite du suivant du prince c'est ce qu'il fallait. Avec ça je pourrais tenir jusqu'au jour de la reprise ^____^

J'espère que Noël c'est bien passé pour toi, merci pour ce cadeau que tu nous a fait de mettre une petite histoire. Bonne continuation et je serais fidèle au poste pour la suite des aventures de Youri et Al :)

Illyshbl a dit…

Je suis contente que la nouvelle histoire t'ait plu.
J'avais eu l'idée de ce texte il y a longtemps, mais je n'ai pris le temps de l'achever que récemment.

A l'année prochaine pour de nouvelles aventures d'Aldrick et Youri ! :)

Jeckyll a dit…

Bonne et Heureuse Année 2010 que cette nouvelle année te soit bénéfique en inspiration et qu'elle t'apporte santé et tout ce que tu souhaite ^________^

Illyshbl a dit…

Bonne année 2010 à toi aussi ! :)

emikrakante a dit…

Tro mimi !! Merci pour cette ptite histoire [^__^]

a dit…

C'est vrai que c'est super mignon comme histoire ^^ J'imagine bien le grand gaillard avec le petit ours en peluche dans les mains =D

Anonyme a dit…

c'était trop chou!! j'adore cette petite histoire. Merci beaucoup